propose , coréalisé avec Louis-Jean Cormier. Un quatrième album qui sort simultanément au Québec et en France pour l’autrice-compositrice.
Au-delà d’une année à réfléchir à ce que la vie donne et reprend, à garder vivants ceux qui partent et à prendre soin de ceux qui restent. Une année de grands changements à avoir peur du vertige, mais sauter dans le vide quand même. Une année à se dire que ce qui nous échappe est peut-être finalement juste resté derrière. Une année à se dire qu’en acceptant une chose on en perd souvent une autre. Et puis se déposer et remettre le cœur à l’ouvrage.
Ça s’est fait doucement en écho à ce confinement arrivé, lui, brusquement. Étrangement, ce n’est pas ce climat qui a inspiré, mais plutôt cette pause obligée qui donnait de l’air (et du temps). La permission de plonger entièrement, sans diversion, tout le long du jour dans la création. La scène à l’arrêt, la vie et son rythme nouveau. Chaque matin retrouver la fenêtre de l’appartement, fixer le ciel changeant et les branches d’un érable majestueux, reprendre la guitare et les carnets, sans pression. Poursuivre ce qui était déjà là, laisser les chansons se faire une place et, en secret, composer tout un album.
Il y avait une boucle à boucler, il fallait suivre encore ce chemin emprunté avec Les choses extérieures, le disque d’avant. Révéler les sentiments, offrir la vulnérabilité, laisser toute la place à la chanteuse. La voix devant, qui ne se cache plus derrière la musicienne. Accepter de se dévoiler un peu pour se déployer complètement. Peut-être que cette trajectoire artistique accompagne les révolutions du cœur, ou est-ce l’inverse? Il reste désormais les contours mystérieux qu’une lumière perce, une présence forte, un accès plus direct.
Est venu le moment de quitter l’appartement (Rue Messier) au sens propre et au sens figuré, se faire un nouveau nid ailleurs et rouler à vélo jusqu’au local de travail. Ouvrir les chantiers, explorer, bricoler les premiers arrangements. Et arrive cette envie d’avoir une autre oreille, de ne pas porter seule la réalisation comme il avait été fait précédemment. Aller timidement cogner à la porte d’à côté, au studio de Louis-Jean, pour avoir un avis. Finalement, y trouver un coréalisateur.
Ensemble ils ont découpé et collé les morceaux. S’y trouvent les effluves d’un ancien appartement, l’intimité d’un local de travail, le calme du Studio Dandurand et la prestance de l’Église de la visitation où cordes et cuivres ont été enregistrés.
Ça coulait de source, comme si tout était à sa place. Le disque prenait forme sans douleur. Les doutes qui habituellement tiraillent et questionnent plus tôt dans le processus, ne semblaient pas vouloir se manifester. C’était trop beau, de la poudre aux yeux! À la toute fin il est venu le temps du doute, quand le recul est difficile. Cette impression de tout échapper qui prend le dessus. L’idée entêtante qu’il manque de l’éclat, qu’il vaudrait mieux recommencer ou juste laisser tomber. Et finalement se rendre compte que l’implication sensible de Ghyslain-Luc Lavigne au mixage est encore une fois essentielle, qu’elle réconforte, qu’elle replace les repères perdus.
Mille ouvrages mon coeur c'est pour illustrer les choses en soi qui évoluent et changent. C’est aussi le résultat de ce travail patient pour arriver à un ouvrage qui vaille. Et sûrement qu’après mille ouvrages arrive ce disque.
Salomé Leclerc en spectacle
19 novembre 2021 | Val-Morin
20 novembre 2021 | Waterloo
24 novembre 2021 | Ottawa
26 novembre 2021 | Lavaltrie
27 novembre 2021 | Sutton
09 décembre 2021 | La Tuque
21 janvier 2022 | Gatineau
11 mars 2022 | Baie-du-Febvre
17 mars 2022 | Montréal
23 avril 2022 | Shawinigan
6 mai 2022 | Trois-Rivières
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